Les femmes et les jeunes représentent respectivement 49,65% et 53% de la population de l’Union des Comores (UdC), selon les chiffres du dernier recensement (RGPH, 2017). Pourtant, ils demeurent minorisés lorsqu’il s’agit de leur participation dans la vie de la société comorienne : faible accès aux postes de décision, faible présence sur le marché du travail, difficultés à être autonomes et en ce qui concerne les femmes spécifiquement à bénéficier de droits égaux à ceux des hommes.

Ces constats régulièrement confirmés par des études nationales et internationales basés sur le besoin de renforcer la participation de ces populations. De même, la protection sociale de ces publics demeure fragile, malgré qu’ils soient les principales victimes notamment de la violence basée sur le genre (VBG) et des situations de décrochage que vivent de trop nombreux jeunes.

Les femmes sont souvent exposées aux risques et aux violences de genre, malgré leur statut social et les traditions matriarcales ancrées dans la société comorienne, qui devraient normalement leur conférer certains avantages économiques. Cependant, dans la réalité, un déséquilibre marqué en faveur des hommes persiste dans tous les aspects de la vie sociale. En ce qui concerne les jeunes, en particulier les moins éduqués et les moins valorisés socialement, leur situation reste limitée malgré leur engagement significatif, notamment au sein des associations locales. De plus, la société civile, peu structurée, peine à promouvoir l'égalité des genres et la pleine participation des femmes et des jeunes aux débats citoyens.

Cette action vise dès lors à renforcer la participation des femmes et des jeunes, ainsi que leur protection sociale, notamment en appuyant les institutions étatiques à travers les centres d’écoute, la communication institutionnelle, la sensibilisation et la société civile. Elle vise également à l’inclusion des personnes porteuses de handicap et en particulier les publics les plus vulnérables, parmi eux au premier rang les femmes victimes de violences basées sur le genre et les jeunes en situation de décrochage.


Les autorités de l’UdC sont bien conscientes de ces enjeux et de nombreuses initiatives sont prises afin d’offrir des réponses efficaces et durables, telles celles relatives au champ de l’accès à l’éducation, à l’employabilité́ et à l’autonomisation des femmes et des jeunes, domaines au cœur de la stratégie nationale de développement (Plan Comores Émergent, 2030). Toutefois, les femmes et les jeunes n’ont pas encore fait l’objet aux Comores d’un programme visant les enjeux transversaux de protection sociale et de participation citoyenne, qui viseraient à renforcer l’égalité de genre et les capacités y afférant. Le soutiens aux personnes porteuses de handicap demeure également très limité.