L’approche choisie pour la mise en œuvre de ce projet est fondée sur les droits des personnes, privilégiant l’inclusion et l’intégration ascendante (bottom-up) dans une logique de « ne pas nuire ». L’Action sera alignée avec les principales politiques et stratégies nationales, notamment la Politique sur l’Egalité et l’Equité du Genre (actualisée en 2017) et la Politique nationale de la jeunesse (réalisée en 2017) qui consacre un volet conséquent à la promotion de la jeunesse et au développement de la société́ civile. Le projet s’inscrira également dans le cadre des recommandations formulées par la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, dont plusieurs chapitres sont consacrés aux droits des femmes, ainsi qu’à la société́ civile.

Le projet s’alignera également avec la feuille de route de l’Union Européenne sur la société́ civile, ainsi que le document local d’implémentation du Plan d’Action Genre (CLIP). Il sera en outre aligné avec les priorités et actions du Plan Comores Émergences 2030 (PCE), afin d’assurer une cohérence entre les résultats attendus et les objectifs dudit plan. Cet alignement devrait également faciliter l’ancrage institutionnel des initiatives qui seront prises ou renforcées ou soutenues dans le cadre de cette action dans la mesure où elles auront été intégrées dans les préoccupations et priorités identifiées par le PCE. De plus, le projet tiendra compte des spécificités culturelles et linguistiques du pays.

Pour la mise en œuvre du projet, une étude CAP (méthode de recherche socio-anthropologique) sur les VBG a été́ réalisée. Elle a porté́ sur l’identification et l’analyse des normes, des représentations de genre et les violences basées sur le genre dans la société comorienne, notamment dans leur rapport au cadre institutionnel versus traditionnel en vigueur dans le pays. Cette étude a fait ressortir des besoins non encore couverts sur l’appui au tissu local associatif incluant les associations engagées sur les questions des VBG et les associations dites « féminines » ou culturelles qui ont peu de moyens, et de créer ou mobiliser des espaces communautaires pour la jeunesse avec la mise en place d’ateliers de sensibilisation et de dialogue, notamment autour des questions de la sexualité phénomènes qui sont cachés et/ou banalisés.

Dans une perspective plus technique, chacun des partenaires fera appel à ses méthodologies programmatiques spécifiques ayant fait leurs preuves dans leurs domaines d’intervention, avec une coordination méthodologique et technique par ECES. Cette coordination sera inspiré en outre de la méthodologie EURECS -« Une Réponse européenne au Cycle Électoral (EURECS) »-, développée et protégée par les droits d’auteurs par ECES - dont l'objectif principal est d'offrir à l'Union européenne, ses États membres et aux pays bénéficiaires un mécanisme innovant d’appuis aux processus démocratiques en général et électoraux en particulier, pour mettre en oeuvre des projets et des programmes en accord avec les valeurs et les politiques de l'UE.

EURECS est une méthodologie extensive et compréhensible, dans le cas de cette action il ne s’agit pas d’élections, mais il est bien question de processus démocratiques dans l’aspect participatif de populations vulnérables. Les mécanismes d’EURECS ne seront pas appliqués en tant que tels mais nourriront une méthodologie adaptée au contexte de l’Action, notamment en mettant en avant l’inclusion d’un large éventail d’acteurs institutionnels, publics, associatifs, formels et informels ayant un rôle dans l’atteinte de l’objectif de l’Action, les intégrant dans un dialogue concerté, les formant à la prévention des conflits (formations en Leadership et compétences en Gestion des Conflits pour les Responsables Electoraux -LEAD) et faisant appel à la recherche et à l’analyse pour inspirer la mise en œuvre concrète des activités de manière éclairée. Ces éléments inspirés d´EURECS permettent une approche à la fois globale et durable, informée et appropriée par les bénéficiaires.